Hafssatou Maïga, une jeune étudiante en philosophie à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou, jongle entre deux mondes apparemment opposés : l’élevage et la philosophie. Dans sa ferme, elle élève des cobb 500 tout en plongeant dans les profondeurs de la pensée humaine à l’université. Comment cette combinaison unique de deux passions se reflète-t-elle dans sa vie quotidienne ? Découvrons le parcours fascinant de cette jeune femme audacieuse.

Hafsatou Maiga, promotrice de MAANE AGROBUSNESS
Hafssatou Maïga, entrepreneure passionnée, a trouvé son inspiration pour l’élevage grâce aux vidéos sur les réseaux sociaux. Son amour pour cette activité a pris racine en 2018, alors qu’elle était en classe de terminale. Elle a commencé modestement en élevant des poussins à la maison, sans une formation préalable dans le domaine, puis a acquis un terrain à Tanlarghin pour développer son entreprise. Selon elle, investir dans l’élevage n’a pas de prix exact, car il existe plusieurs races de poussins. Au départ, elle a investi 120 000 francs. Cependant, son entreprise a connu un échec dû à une épidémie de maladie qui a tué tous ses poussins. Elle a dû recommencer avec 60 000 francs, mais cela lui a permis de générer des revenus chaque mois.
Une clientèle variée
La clientèle d’Hafssatou est constituée principalement de bouchers, de vendeurs de grillades au bord de la route, de découpeurs de poulets et de ménages. Grâce à cette activité, elle a pu s’acheter un terrain et y construire deux poulaillers : l’un pour 700 poulets et l’autre pour 1000 poulets. Elle a également aménagé deux dortoirs et un magasin bien équipés pour exercer son métier. Même en étant à la maison, elle parvenait à prendre en charge les poulets et à les nourrir convenablement, en suivant tous les traitements nécessaires. Ainsi, l’élevage de poulets s’avère rentable pour elle. « J’arrive à m’en sortir. Je n’ai pas de souci d’argent. L’élevage couvre toutes mes dépenses et autres. », a-t-elle fait savoir. De nombreuses difficultés ont entravé le bon fonctionnement de l’élevage. Tout d’abord, les maladies ont causé une importante mortalité chez les poussins. « Un jour seulement, je me suis levé et j’ai trouvé trois morts. À la fin de la journée, j’en avais cinquante de plus. Et en quatre jours, j’avais perdu plus de la moitié de ma production. J’ai finalement pu vendre 319 poussins sur les 830 initiaux », a-t-elle raconté.

Vue de quelques poussins cobb 500.
Ces pertes s’expliquent en partie par le manque de maîtrise de certains paramètres liés à l’élevage, principalement en raison du manque de formation dans ce domaine. Selon elle, la formation est essentielle pour réussir dans cette activité. « Comme je n’ai pas suivi de formation, je ne savais pas comment gérer ces problèmes. Mais maintenant, je vais mieux parce que je me suis formée. Lorsqu’on se forme, on acquiert les compétences nécessaires pour résoudre certaines difficultés », a-t-elle souligné.
Face aux dommages enregistrés, elle recommande vivement à ceux qui souhaitent se lancer dans l’élevage de suivre une formation préalable. A cela s’ajoute le manque de fonds pour agrandir sa ferme. « Les poulets ne suffisent pas. J’arrive à satisfaire un quart de ma clientèle. Si j’avais les moyens, j’aurais doublé, voire triplé ma production pour pouvoir satisfaire la clientèle », a-t-elle regretté. En conclusion, elle a exprimé sa reconnaissance envers ses clients pour leur fidélité et envers sa famille pour son soutien constant.
Ali Malgoubri, basse-courier, a laissé entendre que son travail consiste à donner de l’eau aux poussins, à les nourrir et à s’occuper de leur santé en ajoutant des médicaments à leur eau. « Quand ils sont petits, le travail est compliqué, mais s’ils deviennent grands, le travail devient plus facile. », a-t-il déclaré. Tout en adressant ses bénédictions à sa patronne, il a imploré à Dieu de la guider , de bénir son travail et de lui donner la force nécessaire pour l’atteinte de ses objectifs.

Ali Malgoubri, basse-courier
A écouté le Ouidi Naaba de Tanlarghin, il est important de noter que l’agriculture et l’élevage sont actuellement parmi les secteurs les plus prometteurs. Investir dans ces domaines peut s’avérer bénéfique. Le Ouidi Naaba de Tanlarghin a d’ailleurs salué la détermination et l’engagement de Hafssatou Maïga dans le travail. « Souvent, je suis là. Elle fait sortir les poules pour les vendre, et en si peu de temps, elle en ramène d’autres encore. C’est un travail formidable qu’elle accomplit. », a-t-il indiqué. Également, il l’a conseillée de poursuivre dans cette dynamique avec son travail.

Le Ouidi Naaba de Tanlarghin
Pour Francisca Zouré, voisine de la promotrice de la ferme MAANE AGROBUSINESS, est une personne dévouée à son travail. L’impact de ses efforts est évident, car sa fille souhaite travailler avec elle pour découvrir le métier. C’est admirable de voir comment elle inspire la prochaine génération à s’impliquer dans l’agro-industrie. Pendant les vacances, sa fille pourra commencer à apprendre auprès de Mademoiselle Maïga. « Ma fille m’a dit que Hafssatou fait un travail remarquable et qu’elle veut venir travailler avec elle pour apprendre cette activité. Je lui ai dit que pendant les vacances, elle peut venir commencer. », a-t-elle témoigné. Elle a en outre demandé à Dieu de la guider dans son travail. De plus, elle l’invite à s’investir dans son travail, car il n’y a pas de travail réservé aux femmes ni aux hommes. « Si Dieu nous a donné la main, il nous montre déjà le chemin du succès. Si elle se donne à fond dans son travail, Dieu fera grâce. », a-t-elle renchéri.

Francisca Zouré, Voisine
En somme, Hafssatou Maïga incarne une harmonie entre la pratique et la réflexion. Sa capacité à jongler entre ces deux passions montre sa curiosité, son audace et sa capacité à trouver un équilibre entre des mondes en apparence opposés. Elle est un exemple inspirant pour tous ceux qui cherchent à intégrer différentes facettes de la vie dans leur parcours personnel.
ELITES ECHOS
Wendaabo Cathérine KOURAOGO