LITTERATURE : Yaya Ouédraogo : « (…) Jusqu’à présent je n’arrive pas à comprendre ce mystère. »

Yaya Ouédraogo est étudiant en troisième année de Licence en philosophie et également écrivain. Conscient que porter ces deux casquettes demande un dur labeur, il a aménagé son programme pour réussir son cursus universitaire et se frayer un passage dans l’asphère de la littérature burkinabé.

L’écrivain Yaya Ouédraogo dit Le Conquérant

Plus connu sous le pseudonyme « Le Conquérant », Yaya Ouédraogo est originaire de la ville de Koudougou, plus précisément du village de Soaw. Natif de la Côte d’Ivoire, il a fait ses études primaires à Kanzra, le post-primaire et le secondaire au Lycée Moderne de Zuenoula où il obtient son baccalauréat série A2, en 2017 avant de rentrer au bercail pour les études universitaires.

Passionné de la littérature depuis la classe de terminale, il s’est donc inscrit en philosophie à l’Université Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou. Avec les connaissances et expériences acquises dans ce milieu, toutes les conditions étaient réunies pour lui de réaliser son rêve en commençant l’écriture tout en s’inspirant des faits vécus.     Il dispose aujourd’hui de deux ouvrages à savoir ‘’Le Miraculé’’ et ‘’Le Tragique Destin du Président Tinga’’ disponibles dans les librairies de l’université Joseph Ki-Zerbo et à Diacfa au prix de 3000f et un en cours d’édition. Ils ont été publiés aux éditions IKS en 2022.

Selon l’écrivain, le premier titre, ‘’Le Miraculé’’ retrace les conditions de vie difficiles des étudiants burkinabè. « C’est l’histoire d’un élève qui après l’obtention de son baccalauréat à l’extérieur a décidé de rentrer dans son pays pour poursuivre ses études. Et en cours de route, il a été victime d’un accident dont tous les autres passagers ont perdu la vie. Il a été le seul à avoir la vie sauve d’où le titre Le Miraculé. », a-t-il expliqué avant de poursuivre qu’une fois au pays, ce dernier a fait face à plusieurs difficultés mais avec le courage et la persévérance il a réussi à joindre les deux bouts à travers la lutte et un travail acharné. « Il a été récompensé à la fin comme ministre de l’enseignement supérieur. Pour dire en réalité que quel que soit les difficultés, il ne faut jamais baisser les bras, il faut toujours se battre parce que tout peut changer du jour au lendemain. », a-t-il indiqué.Les expériences vécues à l’université Joseph Ki- Zerbo ont incité Le Conquérant à écrire cette œuvre.  « En première année j’ai rencontré beaucoup de difficultés. En causant aussi avec les amis je me suis dit comment je peux défendre l’intérêt des camarades. Donc tout est parti de là. », a-t-il soutenu.

A l’entendre, après la parution du premier ouvrage, le Miraculé, il a eu un grand succès et le retour des lecteurs. « La plupart de ceux qui ont lu l’ouvrage m’ont contacté. C’est tout ça qui m’a motivé à écrire le deuxième ouvrage Le Tragique Destin du Président Tinga. », a-t-il insisté.

 »Le Miraculé »

Quant au deuxième roman, il traite du paysage politique du Burkina Faso et en Afrique de façon générale. L’auteur a mis en exergue le caractère versatile de la politique. La corruption, la mal gouvernance, la question du terrorisme et l’acculturation, en un mot la perte de la culture africaine sont les thèmes abordés dans l’ouvrage.  « C’est une manière pour moi de promouvoir la gouvernance vertueuse. », a-t-il notifié.

A écouter monsieur Ouédraogo, les lecteurs ont beaucoup apprécié ce titre. Également grâce à cet ouvrage, il a pu rencontrer la plupart des autorités actuelles du pays pour leur présenter l’ouvrage.

Vue de l’ouvrage ‘’Le Tragique Destin du Président Tinga’’.

Tout en indiquant que l’inspiration est un mystère, il a laissé entendre que c’est dans la soirée qu’il la trouve. « Quand je commence à écrire, les idées viennent naturellement. Mais une fois que je me mets à réfléchir ce n’est pas la peine, il faut déposer le stylo. Jusqu’à présent moi je n’arrive pas à comprendre ce mystère. »,a-t-il déclaré.

Nombreux sont les difficultés rencontrées par Yaya Ouédraogo.  A l’en croire, le métier d’écrivain n’est pas facile aujourd’hui avec l’évolution du numérique. « Les gens s’intéressent aujourd’hui beaucoup plus au numérique que la lecture. Cela fait que c’est très difficile. Mais on essaie de faire avec en espérant qu’il y aura un changement. »,a-t-il déploré.

A cela s’ajoute le coût élevé de l’édition et le manque de financement. « Une chose est d’écrire et une chose est d’avoir un éditeur qui va t’accompagner dans ce domaine. Sur le premier ouvrage que j’ai eu à publier en ce moment je ne connaissais pas d’éditeur. », a-t-il signalé.  Par la suite l’ancien ministre de la communication Baba Hama m’a mis en contact avec l’éditeur qui a publié mon deuxième ouvrage.

Enfin on a l’angoisse de la page blanche et le manque d’inspiration par moment. « Souvent quand on n’a pas l’inspiration ce n’est pas facile mais on essaie de trouver un autre moyen tel que la lecture pour s’en passer. », a-t-il ajouté.

Pas question pour l’auteur de se laisser atteindre par les critiques négatives. Au lieu de les percevoir comme telles, il les prend en considération pour s’améliorer. « Pour moi les critiques me permettent d’aller jusqu’au bout, pour connaître mes forces et faiblesses pour continuer la lutte. », a-t-il relaté.

A l’endroit de ses lecteurs et lectrices, il leur a adressé un message de remerciement pour l’intérêt et l’importance accordés à ses écrits.

Pour terminer, il a prodigué des conseils à ceux qui aimeraient devenir écrivain mais n’ont pas le courage de le faire. « J’invite tous ceux qui veulent se lancer dans ce domaine à ne pas hésiter surtout d’avoir la passion ou l’amour pour l’écriture parce que, quand on aime son métier, aucun sacrifice n’est de trop. », a-t-il terminé.

  ELITES ECHOS

Wendaabo Cathérine KOURAOGO

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